par Sembène Ousmane
Le Sénégal, 1956
Le docker noir, le premier roman de l'écrivain et réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, s'agit d'un livre, << Le dernier voyage du négrier Sirius >>, et du conflit sur la paternité de ce livre qui se termine avec la mort d'une Blanche aux mains d'un Noir. Etait-ce un meurtre ou etait-ce un accident? Pendant que Diaw Falla, << le docker noir >> du titre, attend le verdict qui déterminera son destin dans le << pays des toubabs >> (12), Ousmane contourne les clichés du drame judiciare en jugeant une civilisation entière pour les mauvais traitements des ouvriers africains à Marseille par les français. << Civilisation ou barbarie >>, de quel parti êtes-vous? À mon avis, Le docker noir a pour le moins trois points forts comme roman. En premier lieu, la prose de Sembène, bouillant de colère de temps en temps, met au premier plan le problème économique avec audace: << Ces êtres qui sombrent sont des naufragés que l'océan du temps emporte, et qui, pauvres épaves, se cramponnent aux goulots >>, dit un personnage d'Afrique aux Docks à Marseille. << On ne peut descendre plus bas, il n'est rien de pire >> (136). Ensuite, le romancier ne recule pas de souligner le racisme comme un patrimoine culturel de l'esclavage pratiqué par les Européens comme dans ce coupure de presse français sur l'accusé sénégalais: << On a l'impression de se trouver devant un être n'ayant jamais subi l'influence de la civilisation >> (27). En dernier lieu, la complexité du point de vue de Sembène sur les rapports entre les races c'est admirable et ne succombe pas à la Polémique: << Tu m'as pris pour un "Noir" >> Diaw Falla dit à Ginette Tontisane peu avant de la mort de celui-ci. << Il avait fini par le dire. Le " Noir ", pour lui, signifiat l'ignorant, la brute, le niais. C'était plus qu'une lutte entre voleur et volé, deux races s'affrontaient, des siècles de haine se mesuraient >> (192-193). Enfin, un très bon roman par l'auteur de l'exceptionnel Les bouts de bois de Dieu. Vif et percutant.
Sembène Ousmane (1923-2007)
If you want to read an even angrier West African novel - hard to believe such a thing exists, but it does - try Le Devoir de Violence (1968) by Malian author Yambo Ouologuem. The novel addresses some of the same themes as Le docker noir, obliquely.
ResponderBorrarMy French and Francophone reading plans for the year, like so many of my other reading plans for 2015, have fallen way off the pace, but it's nice to have another such "angry" recommendation from you esp. since you were the one who turned me on to the nifty Sembène Ousmane in the first place. Thanks!
BorrarMy reading of African lit is still way behind that of most other continents. I have been buying a few in an effort to remedy this. Sembéne sounds interesting, particularly The Sticks of God but I should try to read some of the books I already have.
ResponderBorrarI don't read enough African lit either, but I'm really glad I made Sembène's acquaintance (esp. that other novel of his) so to speak. Looking forward to seeing what African works you've picked up.
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