Nos richesses (Points, 2021)
par Kaouther Adimi
France, 2017
Edmond Charlot, un personnage historique, avait vingt et un ans quand ouvrit la librairie de prêt et maison d'édition Les Vraies Richesses dans Alger en 1936. Ryad, un personnage fictif, a vingt ans quand il arrive à Alger en 2017 pour vider l'endroit de l'ancienne librairie de tous les livres et les meubles. << Détruire une librairie, c'est un travail, ça? >> lui demande un vieil homme du quartier. Combinant un carnet imaginé d'Edmond Charlot avec une narration à la troisième personne et de temps en temps même à la première personne du pluriel, Kaouther Adimi (née à Alger en 1986 mais qui maintenant vit à Paris) réussit à recréer un monde situé au 2 bis de la rue Hamani, ex-rue Charras, Alger avec histoires qui se croisent, des brèves apparitions de Camus, de Giono, et de Mouloud Feraoun entre autres, tout raconté avec beaucoup de chaleur. La voix de Charlot est une des clés du succès du roman quant à sa représentation d'une vie consacrée à la littérature: << Reçu hier une lettre de Jean Giono ! Giono le grand. >> on lit dans le journal de 9 mai 1936. << Je lui avais écrit sans trop d'espoir pour lui demander l'autorisation d'appeler la librairie Les Vraies Richesses en référence à son récit qui m'avait ébloui et où il nous enjoint à revenir aux vraies richesses que sont la terre, le soleil, les ruisseaux, et finalement aussi la littérature (qu'est-ce qui peut-être plus important que la terre et la littérature ?). J'ai failli déchirer la lettre en l'ouvrant. Fébrilité. J'ai répété à Jean Pane ce qu'il nous répond: 'Vous pouvez bien évidemment utiliser ce titre. Il ne m'appartient pas.' >> Le rève de Charlot, ce de créer << avant tout un lieu pour les amis qui aiment la littérature et la Méditerranée >> (36-37), naturellement est entré en conflit avec l'histoire du siècle, qu'Adimi décrit en passages sur les massacres de Sétif, du 8 mai 1945, et d'Algériens à Paris, du 17 octobre 1961; en souvenirs sur la décennie noire quand, selon un personnage, << ces monstres >> du terrorisme << débarquaient dans les villages et tuaient hommes, femmes et enfants... Imagine le courage des journalistes à cette époque. Ils ont tout subi: les assassinats, les bombes, les menaces, les enlèvements, l'exil, les reproches... mais chaque jour, ils étaient à leur poste de travail. Pour des gens comme nous qui n'avions pas d'autres moyens de comprendre ce qui se passait, c'était important >> (129-130); et avec tendresse pour l'idéalisme d'un libraire-éditeur qui a cru, comme l'inscription sur la vitrine de son magasin, qu'Un homme qui lit en vaut deux. J'ai été très ému par ce récit.
Kaouther Adimi
Hi Richard, trying again with this comment as I completely messed up with my first attempt! Anyway, it's lovely to see a post from you, even though my schoolgirl French isn't up to reading it in full. Just dropping by to say 'hello' - I hope you're well.
ResponderBorrarThanks, Jacqui, how nice of you to visit! I'm doing OK and hope you are as well.
BorrarThe Adimi novel is wonderful, by the way, and available in English translation from New Directions: https://www.ndbooks.com/author/kaouther-adimi/
I actually was thinking about you not too long ago because I saw the Park Chan-wook film Decision to Leave and wondered whether you had as well. I loved it. Anyway, take care and hope to see you at your blog one day soon. Cheers!
Oh, cool. I'll take a look at the New Directions site. Glad you're doing okay, Richard - that's great to hear.
BorrarIsn't Decision to Leave wonderful? I took a trip into London to watch it at the BFI (British Film Institute) cinema on Southbank, and it was brilliant to see it on a big screen. So glad you loved it too! (The touches of humour were an additional bonus!)
Sounds like a great place to catch a film! The humorous touches in that movie were fun, but I think I was particularly wowed by its mix of noir & In the Mood for Love sensibilities. I didn't expect that nor expect that to be handled so well (of course, the lead actors were perfect).
BorrarI got this on my piles. So glad you liked it so much. I am sure I will like it as well. It was so nice seeing you on my blog. I almost missed that you posted again. I’m not back to blogging regularly or visiting regularly again. But soon.
ResponderBorrarThanks, Caroline--great to see you back over here as well! I'm almost certain you'll like this novel too. Adimi is very subtle about how she develops the story, but the payoff in the end--as the story about Charlot's bookstore intersects with the real world of the various characters over time--is so worth it. I look forward to reading more by her.
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